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Un concert baroque... « intemporel »?

Le jeu de la flûte est on ne peut plus baroque, galante, élégante, sans extravagance.

Le texte est respecté « à la lettre ».

La partie de percussion est à priori « libre » mais... 

En élaborant ce concert, en recherchant le jeu, le son, les timbres de percussions « possibles » puis finalement « nécessaires », nous sommes tombés d’accord :

c’est évident, pour cette sonate là, c’est « çà » qui est possible, c’est avec ce jeu là que l’on perçoit encore mieux la forme, le rythme, la danse et ce que Bach réinvente ou conserve dans la tradition. 

 

Il est vrai qu’au 18° siècle, toute l’Europe danse. Et danse bien ! La danse charpente en effet toute la musique de Bach. Les cycles, les rythmes, les appuis sont ceux de gavottes, allemandes, menuet, Bourrée... 5 ou 6 frappes sur un tambourin et c’est un menuet qui est identifié, ou une gavotte, un rigaudon.

On perçoit aussi clairement les mouvements au cours desquels Bach contourne soigneusement les repères habituels des phrasés et formes des danses habituelles. Pas de cycles perceptible, pas de forme rondeau, pas de reprise, un développement continu... Le jeu de percussion devient alors plus lisse, plus continu, la mesure moins marquée, les accents moins prévisibles...

 

Et j’ai aussi découvert en travaillant avec HC CAGET combien un jeu de percussion savant et sensible peut devenir presque plus mélodique qu’un instrument à hauteur fixe. Il est fort probable que son expertise dans l’expression de la musique de Bach aux « claviers » tels que le Marimba y est pour quelque chose ! 

Quand on se prive de l’harmonie, de la mélodie, il reste l’élan, le rythme et som ombre : le silence, le phrasé, l’énergie, les flux, la forme et le mouvement... que l’on entend, perçoit ainsi très clairement.

Pour les pièces les plus « entendues », jouées ou familières, j’en redécouvre avec plaisir les fondements agogiques, structurels, essentiels...

Le travail finalement s’est fait dans 2 directions : réduction et augmentation. Réduction des parties orchestrales à une texture sonore, timbrale dirait-on aujourd’hui... et prolongement imaginaire de ce qui pourrait « orchestrer », prolonger ou même « agrandir » des pièces pour flûte seule.

 

Oui mais, l’harmonie ?

« C’est étrange, mais il ne manque finalement rien » disent nos premiers auditeurs.

 

Nous avons risqué cette rencontre.

La « déroute » initiale, choisie avec malice mais non sans interrogations nous a finalement permis à l’un et à l’autre de redécouvrir ce répertoire de Bach, tout frais, libre, moderne et inventif, très « baroque », à la recherche d’une esthétique passée certes, mais surtout d’une élégance et d’une cohérence qui restent les quêtes fondamentales de tout artiste : intemporel. 

Gageons que vous en aurez le même plaisir.

Programme

Sonate en DoM pour traverso et BC BMW1033 et Partita pour flûte seule BMW1013

Andante-Presto 

Allegro

Adagio

Minuetto I et II

 

Sonate en sim pour traverso et clavecin BMW1030

Largo e dolce (sicilienne)

presto (Gigue)

Partita pour flute (désormais pas aussi) seule en la m BWV 1013

Sarabande

Bourrée anglaise

 

Suite en Ré M, BWV 1068 pour orchestre à cordes

Aria

 

Sonate en MibM BWV 1031

Sicilienne (Sol m)

 

Extraits de la suite en sim pour traverso et orchestre (Piccolo) BMW1067 

Polonaise et double

Menuet

Badinerie

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