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Lettres et Musiques Galantes du Grand Siècle
"La Gamme d'Amour"
Claire Monnot, Comédienne
Patrick Rudant, Flûte Traversière Baroque
Etienne Galletier, Théorbe et Guitare Baroque
"Il ne sent plus pour moi ce qu’on sent quand on aime
Amour, Redonnez-lui le dessein de me plaire.
Mais, quoi que l’ingrat puisse faire,
Ne sortez jamais de mon coeur. "
Antoinette Deshoulières
L’Histoire
La marquise de Rambouillet, Catherine de Vivonne, personnage historique surnommée Arthénice reçoit dans son salon privé des courtisans, gens de pouvoir, savants, musiciens et poètes en vogue pour évoquer dans le pur esprit de l'époque les nouvelles du royaume, de la cour, la littérature ou la musique.
Ils se livrent aussi à des jeux littéraires avec cet usage constant d'une gaieté nuancée d'ironie. Pour divertir ces gens illustres, elle apporte ce jour-là un livre sulfureux qui relate les histoires galantes de la cour...
La Forme
La gamme d'amour est un concert littéraire où la musique s'associe sous différentes formes à des textes littéraires divers, par une alternance, une ponctuation de certains passages lus, ou parfois par un accompagnement de la déclamation. Cette articulation fonctionne en s'appuyant aussi sur la musicalité de la langue. Les instruments solistes ou en duo répondent et s'entrelacent à la voix de la comédienne lectrice.
Les spectateurs sont considérés comme personnages de la fiction. La comédienne s'adresse directement à eux en les intégrant avec les musiciens dans l'espace du spectacle.
La structure de ce concert littéraire crée une tension entre la mondanité gaie, piquante et la subjectivité solitaire du personnage de la Marquise.
Crédit photo : Yves-Marie Boennec
Crédit photo : Yves-Marie Boennec
Crédit photo : Yves-Marie Boennec
Les Textes
Les lettres galantes sont extraites d'un roman satirique du comte de Bussy-Rabutin publié en 1665 : " l'Histoire amoureuse des Gaules ". Cet ouvrage resté longtemps secret arriva jusqu'au roi qui fit immédiatement embastiller son auteur.
Des sonnets, épigrammes et autres poèmes sont signés d'auteurs de l'époque : Isaac de Bensérade, Jean-François Sarasin, Guillaume Colletet, Molière et Antoinette Deshoulières.
Ces textes rendent compte magnifiquement de toutes les nuances et les sousentendus de cette écriture délicieuse mise en valeur dans l'esprit de salon de l'époque.
Les Musiques
Qu’il s’agisse de Jacques Hotteterre le Romain, de Michel de la Barre (flûtistes), de Robert de Visée (théorbiste et guitariste) ou Marin Marais (gambiste), tous les musiciens conviés ce soir ont en commun d’avoir été choisis par Louis XIV pour servir à la prestigieuse Musique de la Chambre du Roy.
La flûte fut l’un des moyens les plus adaptés à l’esthétique musicale de son époque. A son propos, Philippe Beaussant parle d’une voix sensible mais sans mièvrerie, généreuse mais sans ostentation, plus souple que le hautbois ou la flûte à bec, plus intérieure que le violon, et visant avant tout à se rapprocher de l’idéal du temps : la voix humaine.
Quand au théorbe, il est l’instrument idéal pour ces musiques délicates. De la Barre lui même s’en explique dans l’avertissement des pièces pour la flûte jouées ce soir… " il faudra prendre absolument un théorbe ou un clavecin ou les deux ensemble ; mais je croy que le théorbe est à préférer au clavecin : car il me semble que le son des cordes à boyau convient mieux avec le son de la flûte traversière, que celuy des cordes en laiton".
Crédit photo : Yves-Marie Boennec
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